No Distance Left to Run & Live At Hyde Park DVD
La tournée 2009 a fait frissonner tous les fans. blur, avec la complicité de Pulse Films et de Parlophone, a jugé opportun de nous conter son histoire au travers de cette brève échappée du début de l’été avec un documentaire somptueux et un dvd live incroyable renfermant la totalité d’une soirée mémorable au coeur de Londres. Le double dvd consitue un must have pour tous les amateurs du groupe…
No Distance Left To Run
Le documentaire, taillé pour le cinéma, déroule pendant 1h42 l’historique du groupe et de sa reformation lors de l’été 2009. Mêlant images d’archives, interviews, extraits de répétitions, enregistrements et concerts, le rockumentaire nous transporte à l’époque de la rencontre de Damon et Graham dans l’Essex, à Colchester. Le parallèle s’établit alors entre les dates des warm up shows de la tournée et la carrière de blur…
Album par album, l’ascension du groupe est décrite par le menu. De la percée du groupe anglais en pleine vague grunge au phénomène britpop, en passant par les brits awards et la guerre par déclarations interposées entre Oasis et Blur, le documentaire revient par flashbacks sur une aventure dont aucun membre n’est sorti indemne. Les difficultés du groupe, les problèmes de chacun et les périodes de doutes, en particulier celle entourant le best seller The Great Escape, permettent d’entrevoir comment l’album éponyme et sa suite, 13, ont pu émerger, en laissant notamment plus de place à Graham Coxon.
Quelques scènes montrent les membres du groupe backstage, Alex faisant de la pub pour une radio ou encore Damon dans une pièce de théâtre… Pas d’explications supplémentaires par rapport au départ de Graham du groupe en 2003… Les images défilent, gros plans, VHS, les tournées intenses et l’ambiance les entourant est retranscrite de manière authentique. Le film est accompagné naturellement de plusieurs titres du groupe, qui s’associent à merveille avec des séquences triées sur le volet.
Le film prends un tournant avec Glastonbury 2009, ou le groupe retrouve un public nombreux, laissant les émotions envahir le spectateur le temps de Tender… Le groupe semble alors lancé comme une locomotive, en route vers Hyde Park…
Live At Hyde Park
Le dvd live brille par sa pureté, le concert commençant au coucher de soleil londonien et laissant peu à peu place à une nuit noire enveloppant une foule de 47 000 personnes emportée par un tourbillon de chansons. Le public rends un vibrant hommage à la plupart des titres, se trémousse sur Girls & Boys, joue les choeurs sur l’ensemble des titres, rendant justice au groupe et à sa carrière qui a littéralement transcendées les années 90 et qui a laissé une marque indélébile, une empreinte dont le public semble encore friand 10 ans après. De nombreux ralentis et d’effets de caméras ponctuent le spectacle. Trim Trabb résonne encore, alors que Graham annonce Coffee & TV, et que fleurissent les cartons de lait dans les premiers rangs.
Le public en redemande, prolongeant les chansons, tel un cinquième membre du groupe dont on aurait presque oublié l’existence pendant les années qui nous séparaient du dernier live de blur dans sa formation originelle. Damon, Graham, Alex, Dave réunis sur une même scène, prenant un pied monumental pendant deux heures, dans un cadre magnifique, devant un parterre humain infini. Alex dandine, Damon jubile et se jette sur le premier rang, Graham fait des roulades avec sa guitare, tandis que Dave a l’air de décoller.
Tender. Une chanson devenue monumentale au fils des ans. reprise par le public de façon unanime, le titre transcende cette douce soirée d’été et acquiert un statut bien particulier. C’est cette chanson dans la quelle le groupe semble communier avec ses fans, se prenant au jeu des « Oh my… », coupant la chanson en morceaux pour reprise avec le public, le tout dans une ambiance délirante. C’est une histoire d’amour, une confidence que le groupe fait ici, se blottissant contre cette marée humaine pour ne faire plus qu’un…
Un incertitude planait sur la date de tournage, mais le concert filmé est celui du 2 juillet. La date est inscrite par deux fois, au début du dvd et au générique. Cependant peut être que quelques images du 3 juillet sont venues s’intercaler, par exemple la lumière du jour semble varier étrangement entre le clair obscur et la nuit noire sur Country House et Oily Water. blur.co.uk parle d’ailleurs d’un montage des deux soirées. Les images tournent vite, donnant vite au spectateur la sensation d’être sur scène, avec une légère sensation de tournis. L’équilibre est cependant préservé, les lumières sont grandioses, les plans rock’n’roll, le son encodé en DTS 5.1 majestueux. Noyé dans un monde multicolore, le groupe et le public rendent ce dvd assez exceptionnel, et lorsque la dernière minute arrive, le spectateur est dans un état de béatitude aigu.
To be continued (?)
Et la suite ? Même si beaucoup d’articles ont été écrit sur le fait que cette tournée et ce dvd seraient les derniers exploits de blur, la suite est loin d’être écrite. A en croire ce que l’on voit, sur le documentaire comme sur le live, il n’est pas impossible que le groupe reprenne le chemin du studio un jour prochain ou nous refasse d’autres tournées dans les années à venir…
blur @ Nuits de Fourvière
05.07.2009
Exactement deux jours après leur retour triomphal à Hyde Park, blur fait une escale en France pour le plus grand bonheur des fans du continent. C’est dans le cadre atypique du théâtre antique de Fourvière que le concert prend place. Pour la troisième année consécutive, Damon Albarn vient mettre le feu aux Nuits De Fourvière. Cette fois ci dans ses bagages c’est blur qu’il ramène, excusez du peu. Les 4400 places du théâtre ont été vendues en moins de deux heures le jour de leur mise en vente, autant dire que le public leur était entièrement acquis.
Dès le début d’après midi des dizaines de fans sont au rendez-vous devant les portes afin de s’assurer la meilleure place possible en fosse. Quand je débarque vers 18h environ, une centaine de personnes s’agglutine le long des barrière dans une ambiance plutôt détendue. Vers 19h, je décide de remonter la queue – chose dont je ne suis pas forcément très fier mais merci à tous les gens courtois qui m’ont laissé passer – pour atteindre quelques membres du forum de magicblur.net et bien sûr aussi pour être bien placé. Après une rapide interview pour France 3 (ouais je me la joue, en fait je suis passé sur France 3 Rhône Alpes), c’est l’ouverture des portes. Les gens courent dans tous les sens sur les pavés menant à l’enceinte du site, affolant la sécurité du festival. Arrivé dans le théâtre, on ne peut qu’être submergé par la beauté du lieu. Tout porte à croire que l’on y vient plutôt pour du chant lyrique que pour des concerts de rock. Et pourtant…
- blur @ Fourvière (c) by Nico * magicblur.net
Je réussi à me trouver une place à l’avant, au deuxième rang. Je remercie pour cela Eliette du forum magicblur.net, qui a l’oeil vif. D’abord calmes, les premiers rangs s’impatientent. The Debt Collector commence et annonce l’entrée grandiose du groupe sur la scène. Les esprits s’échauffent. Le set démarre naturellement par She’s so High. Le groupe reprends ensuite la même feuille de route que pour Hyde Park.
Au moins quatre points différencient cependant les deux concerts :
1 > Le public est moins nombreux qu’au Royaume Uni et moins fin connaisseur, en particulier quand il s’agit de chansons de Modern Life Is Rubbish, album devenu culte au fil du temps outre manche. Je cite « hey c’est une nouvelle chanson ! » mwarf 🙂
2 > Phil Daniels ne vient pas pour chanter Parklife.
3 > L’acoustique est meilleure dans le théâtre romain, si l’on se place au bon endroit bien évidemment (soit au centre dans la fosse, soit dans les gradins).
4 > Enfin, le public français semble plus réceptif à Girls & Boys et à Country House qu’aux titres alternatifs du groupe, comme le merveilleux Trimm Trabb ou la somptueuse version live de Death of a Party.
Les quatres membres de blur assurent le spectacle deux heures durant. Graham Coxon fait des acrobaties, tandis que Damon Albarn provoque des mouvements de foules terribles en lançant des défis de slams infernaux. Damon court sur scène, incitant les gens à sauter au même rythme. Pendant ce temps, comme à Hyde Park, Alex James reste stoïque, clope au bec, alternant des positions vers Dave Rowntree, dos au public, et les positions face au public, avec de larges sourires aux spectateurs du théâtre. Damon insiste sur le fait qu’Alex James parle français, contrairement aux autres membres du groupe, et qu’il va donc nous dire quelques mots : « Je ne parle pas car je suis content. » rétorque un Alex James aux anges. blur aime bien la France, et le fait savoir…
Malgré quelques soucis de voix, un faux départ et d’autres petits problèmes, le spectacle est magnifique et le public en redemande. Les musiciens sur scène assurant choeurs, clavier et cuivres s’intègrent parfaitement au set. Après avoir repris en coeur Beetlebum, Out Of Time, Coffee & TV, le public entonne Tender, jusqu’à ce que l’éclairage se focalise sur Damon, laissant son doux chant envahir l’arène. Le nerveux « Sunday Sunday » ou ce jour là « Dimanche Dimanche » fait aussi son effet. Le mythique « This A Low » clôture majestueusement la première partie du set.
Le premier rappel enflamme le public, Song 2 est un vrai lachage de bombe. Après l’intro lente batterie de Rowntree, ponctuée de Whoo hoo, la machine est lancée pour deux minutes telle une fusée. Des centaines de coussins sont jetés sur la scène. Le groupe se retrouve noyé dans une véritable mer de coussins. Le staff essaie de rétablir la situation avant le deuxième rappel, en vain. Quand le groupe revient sur scène, Graham et Damon jettent à leur tour des coussins sur la foule, alors qu’Alex James prends la pose en se couchant sur cette scène molletonnée. blur triomphe gaiement ce soir. C’est dans cette atmosphère que le triste « Death Of A Party » surprend et saisit le public. For Tomorrow et The Universal assurent une fin de set magistrale.
Les murs de Fourvière se souviendront encore longtemps de ce concert magique. L’avantage du lieu est que tout le monde a pu équitablement profiter du spectacle qu’il soit violemment écrasé en fosse ou tranquillement assis sur les gradins. Ce fut de loin un des meilleurs concerts du groupe dans nos contrées, qui n’avaient pas vu le quatuor dans sa formation originelle depuis dix ans. Je reste ébahis devant l’engouement que le groupe produit encore en France, en particulier auprès des jeunes gens de 18 à 24 ans. blur a donc un avenir de côté ci de la manche ! Pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Le come back est un art difficile mais quand on voit comment blur a retourné le public, salle après salle, avec le sourire, aucun doute que le groupe va sérieusement se poser la question « et maintenant? ». La réponse sera sans doute : So we can start all over again…
Cette page est fièrement propulsée par WordPress
magicblur.net, 1999 - 2019