blur @ Nuits de Fourvière

Par Joël le jeudi 9 juillet 2009, 15:51

05.07.2009

Exactement deux jours après leur retour triomphal à Hyde Park, blur fait une escale en France pour le plus grand bonheur des fans du continent. C’est dans le cadre atypique du théâtre antique de Fourvière que le concert prend place. Pour la troisième année consécutive, Damon Albarn vient mettre le feu aux Nuits De Fourvière. Cette fois ci dans ses bagages c’est blur qu’il ramène, excusez du peu. Les 4400 places du théâtre ont été vendues en moins de deux heures le jour de leur mise en vente, autant dire que le public leur était entièrement acquis.

Dès le début d’après midi des dizaines de fans sont au rendez-vous devant les portes afin de s’assurer la meilleure place possible en fosse. Quand je débarque vers 18h environ, une centaine de personnes s’agglutine le long des barrière dans une ambiance plutôt détendue. Vers 19h, je décide de remonter la queue – chose dont je ne suis pas forcément très fier mais merci à tous les gens courtois qui m’ont laissé passer – pour atteindre quelques membres du forum de magicblur.net et bien sûr aussi pour être bien placé. Après une rapide interview pour France 3 (ouais je me la joue, en fait je suis passé sur France 3 Rhône Alpes), c’est l’ouverture des portes. Les gens courent dans tous les sens sur les pavés menant à l’enceinte du site, affolant la sécurité du festival. Arrivé dans le théâtre, on ne peut qu’être submergé par la beauté du lieu. Tout porte à croire que l’on y vient plutôt pour du chant lyrique que pour des concerts de rock. Et pourtant…

blur @ Fourvière (c) by Nico * magicblur.net

Je réussi à me trouver une place à l’avant, au deuxième rang. Je remercie pour cela Eliette du forum magicblur.net, qui a l’oeil vif. D’abord calmes, les premiers rangs s’impatientent. The Debt Collector commence et annonce l’entrée grandiose du groupe sur la scène. Les esprits s’échauffent. Le set démarre naturellement par She’s so High. Le groupe reprends ensuite la même feuille de route que pour Hyde Park.

Au moins quatre points différencient cependant les deux concerts :

1 > Le public est moins nombreux qu’au Royaume Uni et moins fin connaisseur, en particulier quand il s’agit de chansons de Modern Life Is Rubbish, album devenu culte au fil du temps outre manche. Je cite « hey c’est une nouvelle chanson ! » mwarf 🙂

2 > Phil Daniels ne vient pas pour chanter Parklife.

3 > L’acoustique est meilleure dans le théâtre romain, si l’on se place au bon endroit bien évidemment (soit au centre dans la fosse, soit dans les gradins).

4 > Enfin, le public français semble plus réceptif à Girls & Boys et à Country House qu’aux titres alternatifs du groupe, comme le merveilleux Trimm Trabb ou la somptueuse version live de Death of a Party.

Les quatres membres de blur assurent le spectacle deux heures durant. Graham Coxon fait des acrobaties, tandis que Damon Albarn provoque des mouvements de foules terribles en lançant des défis de slams infernaux. Damon court sur scène, incitant les gens à sauter au même rythme. Pendant ce temps, comme à Hyde Park, Alex James reste stoïque, clope au bec, alternant des positions vers Dave Rowntree, dos au public, et les positions face au public, avec de larges sourires aux spectateurs du théâtre. Damon insiste sur le fait qu’Alex James parle français, contrairement aux autres membres du groupe, et qu’il va donc nous dire quelques mots : « Je ne parle pas car je suis content. » rétorque un Alex James aux anges. blur aime bien la France, et le fait savoir…

(c) by netspy * magicblur.net

Malgré quelques soucis de voix, un faux départ et d’autres petits problèmes, le spectacle est magnifique et le public en redemande. Les musiciens sur scène assurant choeurs, clavier et cuivres s’intègrent parfaitement au set. Après avoir repris en coeur Beetlebum, Out Of Time, Coffee & TV, le public entonne Tender, jusqu’à ce que l’éclairage se focalise sur Damon, laissant son doux chant envahir l’arène. Le nerveux « Sunday Sunday » ou ce jour là « Dimanche Dimanche » fait aussi son effet. Le mythique « This A Low » clôture majestueusement la première partie du set.

Le premier rappel enflamme le public, Song 2 est un vrai lachage de bombe. Après l’intro lente batterie de Rowntree, ponctuée de Whoo hoo, la machine est lancée pour deux minutes telle une fusée. Des centaines de coussins sont jetés sur la scène. Le groupe se retrouve noyé dans une véritable mer de coussins. Le staff essaie de rétablir la situation avant le deuxième rappel, en vain. Quand le groupe revient sur scène, Graham et Damon jettent à leur tour des coussins sur la foule, alors qu’Alex James prends la pose en se couchant sur cette scène molletonnée. blur triomphe gaiement ce soir. C’est dans cette atmosphère que le triste « Death Of A Party » surprend et saisit le public. For Tomorrow et The Universal assurent une fin de set magistrale.

(c) by Jean Michel Vocanson

Les murs de Fourvière se souviendront encore longtemps de ce concert magique. L’avantage du lieu est que tout le monde a pu équitablement profiter du spectacle qu’il soit violemment écrasé en fosse ou tranquillement assis sur les gradins. Ce fut de loin un des meilleurs concerts du groupe dans nos contrées, qui n’avaient pas vu le quatuor dans sa formation originelle depuis dix ans. Je reste ébahis devant l’engouement que le groupe produit encore en France, en particulier auprès des jeunes gens de 18 à 24 ans. blur a donc un avenir de côté ci de la manche ! Pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Le come back est un art difficile mais quand on voit comment blur a retourné le public, salle après salle, avec le sourire, aucun doute que le groupe va sérieusement se poser la question « et maintenant? ». La réponse sera sans doute : So we can start all over again…

Voir l’extrait vidéo officiel de « Tender »

blur @ Hyde Park

Par Joël le mercredi 8 juillet 2009, 16:04

03.07.2009

9 ans, cela faisait 9 ans que blur n’avait pas joué au grand complet au Royaume-Uni. La tournée de 2009, le retour de blur sur des petites scènes, puis sur des scènes de plus en plus grandes, comme le M.E.N. de Manchester ou encore Glastonbury’09 constitue pratiquement un miracle après tout ce temps. Les deux concerts géants à Hyde Park, accueillant chacun 55 000 spectateurs , restent deux évènements exceptionnels dans cette tournée. En effet, le groupe réalise la prouesse de rassembler 110 000 personnes sans avoir d’autre actualité que le retour du groupe sur scène et la sortie d’une nouvelle compilation chez EMI, Midlife.

Pour ma part, j’étais présent le 3 juillet, avec une partie des membres actifs du forum de magicblur.net. Arrivé vers 16h sur place, la première chose qui m’a frappée est la superficie du site, ses nombreuses boutiques, digne d’un grand festival. En fait ce site n’est autre que celui du Wireless Festival qui se tient le 4 et le 5 juillet. Cette année, livenation a décidé de voir les choses en très grand pour blur en leur donnant cette immense scène et ce cadre atypique qu’est celui du plus grand parc londonnien. D’autant plus qu’il se dit que c’est ce parc qui inspira jadis l’un des titres phares de leur carrière, Parklife.

Je passerais rapidement sur les premières parties, dont les sets étaient plutôt courts (30 minutes) et qui formaient un ensemble hétéroclite auquel le public était largement indifférent. Vampire Weekend réussit en fin d’après midi à chauffer un peu le public, avec quelques uns de leurs titres phares et de nouvelles compositions. Des bouteilles en plastiques volent alors dans tout les sens.

A Londres, on ne plaisante pas avec les horaires. Aux alentours de 20H20, blur entre donc sur scène sous une salve d’applaudissement et de nombreux cris.

Le groupe commence par le premier titre historique de Seymour, « She’s So High ». Damon remercie ensuite les gens d’être venus à ce concert, qui reste le premier annoncé de toute la tournée, et qui accueille donc la plupart des fans. blur enchaîne ensuite sans broncher sur Girls & Boys. Le public jubile. Les cœurs du merveilleux Tracy Jacks sont repris par la foule. Coffee & TV fait un retour magistral sur scène avec un Graham Coxon en forme. Les fans anglais connaissent leurs textes à fond et cela s’entend, les chants du public couvrant ceux de blur sur Tender, Song 2 ou sur Parklife. La version de Parklife avec Phil Daniels, naturellement. Positionné au centre quelques rangs devant la régie, j’ai l’impression d’être submergé par ce flots de paroles et par une ambiance délirante : les gens s’embrassent, sourient, sautent,…

J’ai été littéralement envahi de frissons lors de Trimm Trabb et The Universal, qui ont confirmé leur statut bien particulier dans les sets de blur. Death Of A Party version live surprends plus d’un spectateur et donne au concert une atmosphère particulière. Précédé des nerveux Popscene et Advert, Song 2 fait bien sûr son effet et Damon n’a même plus besoin de faire whoo hoo. Le titre est parfaitement connu de tous et remporte une adhésion totale du public.

Le groupe est quant à lui au meilleur de sa forme, on se croirait en 1999. Graham Coxon saute, fait des cabrioles avec sa guitare, se couche plusieurs fois sur scène, alors que Damon Albarn se la joue crowd surfing, sauts cadencés, comme à la belle époque. Alex James reste plus calme, comme à son habitude, sourire et cigarette au programme, alors que Dave s’acharne sur sa batterie. On sent que le plaisir ressenti par les quatre compères est au moins égal à celui éprouvé par le public. A l’issue d’un tel concert, on peut définitivement le dire, blur are back. 

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