Modern Life Is Rubbish
Publié : 28 février 2003 18:06
Je l'ai fait, j'ai accompli mon service militaire "blurien". Je n'étais en possession que des 4 derniers albums que je commence à légèrement connaître par coeur, et les deux autres m'apparaissaient presque comme de lointains et splendides inconnus. Et ben 'a y est, plus qu'un dorénavant car j'ai acheté et écouté Modern Life Is Rubbish. Là, vous réagissez de différentes manière je présume...
1°) "Total à la traîne ce gars" ( ce à quoi je réponds "je ne connais Blur que depuis un an et demi à peine" )
2°) "On s'en fout" ( à quoi je réponds "n'intervenez pas alors dans ce sujet merci" )
3°) "Et alors ??" , et je réponds ceci :
Cette galette est fameuse, je dirais même plus, bourrée de qualités. Par contre, le premier truc qui choque, c'est le volume de base, ultra-bas (ils avaient ptêt encore des oreilles en état de marche à l'époque). Cela donne une impression de mou assez désagréble sur certaines plages qu'on peut heureusement enlever en montant le volume de sa machine. N'empêche, la production a beau rester très bonne, on n'atteint pas des sonorités exceptionnelles et c'est le premier petit défaut ( je me demande d'ailleurs si le tout ne va pas se voir remasterisé dans deux ans à peine ). Parfois, j'envisage de regretter la timidité de la basse d'Alex qui est pourtant bien présente. Bizarre.
( On note à ce sujet la qualité d'instrumentistes de chacun des acteurs du quatuor. Graham montre indéfiniment à quel point sa gratte est indispensable, et pas que lors des ponts. Dave prouve qu'il est un batteur régulier et ultra-capable. Alex donne l'impression d'être trop discret et c'est dommage. Je ne savais pas par contre que Damon jouait aussi bien du piano - référence évidente à l' Intermission délirante ; il paraît qu'il fait un peu de gratte aussi mais pas de quoi casser trois pattes à un canard. )
Sinon, c'est du tout bon à tous les niveaux. Des hits imparables ( For Tomorrow, Chemical World ) aux représentants éternellement efficaces de la pop anglaise classique ( Advert, Blue Jeans, Coping ), tous les morceaux sont excellents sans exception et on a l'immense joie (et là c le panard) de constater que comme d'hab chez les quatre Anglais tous sont différents. Argh, dommage juste que Blue Jeans et Resigned partagent des similitudes aisément repérables. A part ça, on retrouve comme grand bon point l'originalité de Blur, intemporelle, qui leur fait distinguer chaque album de la masse.
Et dieu sait que ça expérimente des masses : Oily Water bien sûr, le rythme strange et complètement envoûtant de Miss America, Colin Zeal haché et rapidement puissant (pas mal, le petit énervement mégaphonesque à la fin), Sunday Sunday entretient l'image fantaisiste du groupe qui prédomine... En effet je pense prioritairement à des britanniques un peu fêlés quand je m'imagine l'album alors que ce dernier est très riche : cela montre aussi à mon avis la capacité de la voix de Damon - accompagné de son groupe - à surfer sur des émotions diverses sans changer ne fût-ce qu'un soupçon de ses image et imagerie.
Un groupe de pop efficace, tout en restant dans les "normes" de ce genre, grâce à Coping et surtout Starshaped. Voire des moments forts mais malheureusement un peu casse-gue... sur les bords ( Pressure On Julian ). Mais bon, ça prouve que Blur sait prendre des risques. Villa Rosie se permet de même quelques acrobaties mais sa structure plus 'tubesque' ( je me demande encore pourquoi ce ne fut pas un single en force ) soigne les quelques égratignures .
On pourrait malgré tout se dire que la grande majorité de ces morceaux prendrait une seconde apparence sur scène, tellement leur puissance intrinsèque mériterait d'être développée. Cela entre dans divers petits défauts de prod'... ou de composition car je remarque assez facilement que certains tirent à degré varié inutilement en longueur, surtout pour un disque en studio, ( mis en cause : Pressure On Julian, Chemical World, Oily Water, Turn It Up, Villa Rosie ) ce qui parfois chamboule un peu la compo entière. Rien de grave mais cela indique implicitement que ce boulot magistral peut l'être encore plus ( magistral
). Je pense de plus en plus que plus ( ça fait beaucoup de "plus" hein ? ) un album de Blur est récent, meilleur il est. Le groupe maîtrise à chaque fois encore mieux son génie, sa personnalité, les bizarreries qui peuvent sortir de leur matos etc. MLIR apparaît comme un disque de pop au point-impec qui mérite cependant, à cause de quelques défauts sus-cités, qu'on lui applique un patch Parklife qui gomme le reste pour commencer à produire du presque-parfait, alimenté par l'add-on The Great Escape qui rajoute de nombreux éléments personnels et ô combien intéréssants. Ces deux albums forment pour moi un duo ( ou alors un... diptyque ? aah commen vous dites déjà...?! ) qui parachève le sacre de Blur sur la scène pop. L'album orange viendrait alors d'un groupe qui aurait déjà tout prouvé, tous les éléments en main, et qui peut un peu tout se permettre.
Et MLIR a beaucoup aidé à cela. La chose qui frappe le plus dans lui est l'impressionnante maturité d'un groupe qui n'a même pas quatre ans. Leisure étant apparemment d'un niveau de qualité proche, on ne peut que s'incliner devant le travail abattu. Ce deuxième opus dit à peu près tout ce que l'on doit savoir sur la pop-rock, comment on la fait, comment on la chante, la représente, l'utilise à son gré, la personnalise et l'exploite (mot trop fort p.ê. ?), et en faire un standard pour les années à venir. Et a priori, MLIR semble être un standard pour beaucoup d'entre vous sur ce forum, parce qu'il a peut-être démocratiser la pop telle que vous l'aimez et telle que les 'connaisseurs' l'apprécient aussi. Cet album a en effet une personnalité qui étonne et qui séduit, et ce à plusieurs niveaux : visuels du disque, ambiance générale et côté légérement 'underground' ( la position dans les charts ?
).
Bref "tout" pour plaire et je comprends parfaitement la note de quatre étoiles ( ni plus ni moins, c'est par pur déterminisme un album à quatre étoiles ! ) provenant de Magicblur. Voilà ! Si vous voulez régir...
1°) "Total à la traîne ce gars" ( ce à quoi je réponds "je ne connais Blur que depuis un an et demi à peine" )
2°) "On s'en fout" ( à quoi je réponds "n'intervenez pas alors dans ce sujet merci" )
3°) "Et alors ??" , et je réponds ceci :
Cette galette est fameuse, je dirais même plus, bourrée de qualités. Par contre, le premier truc qui choque, c'est le volume de base, ultra-bas (ils avaient ptêt encore des oreilles en état de marche à l'époque). Cela donne une impression de mou assez désagréble sur certaines plages qu'on peut heureusement enlever en montant le volume de sa machine. N'empêche, la production a beau rester très bonne, on n'atteint pas des sonorités exceptionnelles et c'est le premier petit défaut ( je me demande d'ailleurs si le tout ne va pas se voir remasterisé dans deux ans à peine ). Parfois, j'envisage de regretter la timidité de la basse d'Alex qui est pourtant bien présente. Bizarre.
( On note à ce sujet la qualité d'instrumentistes de chacun des acteurs du quatuor. Graham montre indéfiniment à quel point sa gratte est indispensable, et pas que lors des ponts. Dave prouve qu'il est un batteur régulier et ultra-capable. Alex donne l'impression d'être trop discret et c'est dommage. Je ne savais pas par contre que Damon jouait aussi bien du piano - référence évidente à l' Intermission délirante ; il paraît qu'il fait un peu de gratte aussi mais pas de quoi casser trois pattes à un canard. )
Sinon, c'est du tout bon à tous les niveaux. Des hits imparables ( For Tomorrow, Chemical World ) aux représentants éternellement efficaces de la pop anglaise classique ( Advert, Blue Jeans, Coping ), tous les morceaux sont excellents sans exception et on a l'immense joie (et là c le panard) de constater que comme d'hab chez les quatre Anglais tous sont différents. Argh, dommage juste que Blue Jeans et Resigned partagent des similitudes aisément repérables. A part ça, on retrouve comme grand bon point l'originalité de Blur, intemporelle, qui leur fait distinguer chaque album de la masse.
Et dieu sait que ça expérimente des masses : Oily Water bien sûr, le rythme strange et complètement envoûtant de Miss America, Colin Zeal haché et rapidement puissant (pas mal, le petit énervement mégaphonesque à la fin), Sunday Sunday entretient l'image fantaisiste du groupe qui prédomine... En effet je pense prioritairement à des britanniques un peu fêlés quand je m'imagine l'album alors que ce dernier est très riche : cela montre aussi à mon avis la capacité de la voix de Damon - accompagné de son groupe - à surfer sur des émotions diverses sans changer ne fût-ce qu'un soupçon de ses image et imagerie.
Un groupe de pop efficace, tout en restant dans les "normes" de ce genre, grâce à Coping et surtout Starshaped. Voire des moments forts mais malheureusement un peu casse-gue... sur les bords ( Pressure On Julian ). Mais bon, ça prouve que Blur sait prendre des risques. Villa Rosie se permet de même quelques acrobaties mais sa structure plus 'tubesque' ( je me demande encore pourquoi ce ne fut pas un single en force ) soigne les quelques égratignures .
On pourrait malgré tout se dire que la grande majorité de ces morceaux prendrait une seconde apparence sur scène, tellement leur puissance intrinsèque mériterait d'être développée. Cela entre dans divers petits défauts de prod'... ou de composition car je remarque assez facilement que certains tirent à degré varié inutilement en longueur, surtout pour un disque en studio, ( mis en cause : Pressure On Julian, Chemical World, Oily Water, Turn It Up, Villa Rosie ) ce qui parfois chamboule un peu la compo entière. Rien de grave mais cela indique implicitement que ce boulot magistral peut l'être encore plus ( magistral
Et MLIR a beaucoup aidé à cela. La chose qui frappe le plus dans lui est l'impressionnante maturité d'un groupe qui n'a même pas quatre ans. Leisure étant apparemment d'un niveau de qualité proche, on ne peut que s'incliner devant le travail abattu. Ce deuxième opus dit à peu près tout ce que l'on doit savoir sur la pop-rock, comment on la fait, comment on la chante, la représente, l'utilise à son gré, la personnalise et l'exploite (mot trop fort p.ê. ?), et en faire un standard pour les années à venir. Et a priori, MLIR semble être un standard pour beaucoup d'entre vous sur ce forum, parce qu'il a peut-être démocratiser la pop telle que vous l'aimez et telle que les 'connaisseurs' l'apprécient aussi. Cet album a en effet une personnalité qui étonne et qui séduit, et ce à plusieurs niveaux : visuels du disque, ambiance générale et côté légérement 'underground' ( la position dans les charts ?
Bref "tout" pour plaire et je comprends parfaitement la note de quatre étoiles ( ni plus ni moins, c'est par pur déterminisme un album à quatre étoiles ! ) provenant de Magicblur. Voilà ! Si vous voulez régir...