49. Can - Tago Mago (1971)
S'il existe des albums intemporels, il s'agit bien de ceux de Can. "Tago Mago" est sorti en 1971 (et paru à nouveau en 1997), et il n'a absolument pas pris une ride. Influence directe de Joy Division ou de PIL, Can est l'un des groupes fer de lance du mouvement Krautrock avec Faust et Kraftwerk. "Tago Mago" est leur troisième album et se distingue par son incroyable mélange entre les improvisations et les passages convenus préalablement.
"Tago Mago" possède une rythmique incomparable capable de faire danser les morts comme le démontre le majestueux "Oh Yeah" (qui s'ouvre par les grondements du tonnerre), et sur lequel les nappes de clavier atmosphériques enveloppent l'auditeur pour ne plus le lacher durant 7 minutes. "Tago Mago" est donc un disque hypnotique, hallucinogène et halluciné, capable de transporter l'auditeur vers d'autres sphères à l'image de "Mushroom", qui porte d'ailleurs un nom plus qu'évocateur. Sur ce morceau la rythmique se met en valeur magnifiquement tandis que Kenji Damo Suzuki récite son texte avec nonchalance.
Mais les deux moments forts de cet album, sont sans doute "Halleluwah" et "Aumgn" qui durent respectivement 18 et 17 minutes. Can est alors au sommet de son art. Sur "Halleluwah" le groupe expérimente toutes ses capacités sonores sous forme d'improvisations très "free" et Irwin Schmidt fait de véritables merveilles incontrôlées au clavier. "Aumgn" est quant à lui un réel bijou sonore étrange et déjanté, qui entraîne l'auditeur vers des chemins inquiétants et insoupçonnés, dont seul Can connaît la destination (s'ils la connaissent réellement).
Ensuite arrive le complexe "Peking O". "Peking O" se caractérise par la destruction délibérée et répétée, de toutes les structures musicales créées lors de la progression du morceau, pour recomposer de nouvelles rythmiques qui serviront de base pour la suite dudit morceau jusqu'à ce que ces nouvelles structures soient de nouveau détruites, etc... C'est vraiment superbe. Enfin, "Bring me Tea or Coffee" termine l'album de fort belle manière. Il s'agit d'une superbe et longue progression calme mais assurée (sur laquelle vient se greffer un sitar), qui n'est pas rappeler subrepticement une partie du "Landing in a Ditch" d'Amon Düül 2.
Chef d'oeuvre incontesté, "Tago Mago" est l'un des grands albums de l'histoire du rock, ce qui lui vaudra d'être allègrement pillé par énormément de groupes, comme beaucoup de formations électroniques actuelles.
chronique xsilence.net
je m'attends à ce que bru ou fab me chambrent sur la partie en gras

pour l'histoire, le chanteur, un japonais, a fini par rejoindre une secte en 1977
à retenir :
- des ambiances sonores extraordinaires avec les moyens de l'époque, les précurseurs des boîtes à rythmes
- un batteur de folie
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